Monde village

Globe terrestre en papier mâché, par Sara Drake
Hier soir, je suis allée dans la petite paroisse catholique d’Ekaterinbourg. À la fin de la messe, un jeune m’accoste et me demande «Do you speak English ? "Of course, je parle anglais ! " Nous nous présentons. Il est étudiant en bio-technologie, s’appelle Dominique et vient du Rwanda (c’est vrai que physiquement, il n’avait pas l’air très russe !). Une sœur vient nous interrompre. Elle nous propose, à ce que je crois comprendre, de venir rejoindre un groupe d’aumônerie qui commence une réunion. Puis, elle me demande si nous nous parlons anglais ou français (tout cela en russe). Je me tourne vers le Rwandais, surprise, et lui demande très spontanément en russe «aaaa ! Vi gavarite pa franssuski ?» (Vous parlez français ?) Ah bien, oui, en fait. C’est sa langue natale. Je lui explique que la sœur nous propose de participer à une réunion. Nous la suivons dans une salle au fond de l'Eglise. Sept personnes, dirigées par l’organiste, sont en train de répéter les chants de Pâques.
Un jeune, juste devant nous, nous traduit les numéros de page. Il parle sans un français très délié, serait-il aussi un expatrié ? Je chantonne timidement les chants russes, que j’ai un peu de mal à déchiffrer. Puis vient l’Ave Maria, en latin. C’est un peu plus facile.
À la fin de la répétition le jeune traducteur se présente. Et contrairement à ce que je pensais, il n’est pas français. Il s’appelle Vlad, et a passé 7 ans en France… où il a enseigné le Breton ! Bigre, je ne suis pas au bout de mes surprises, ce soir. Je fais aussi la connaissance d’un autre Rwandais, ami de Dominique. Et puis je repense à ce prêtre, venu d'Irlande il y a quelques mois, et un à autre, d’origine suédoise. Dans cette petite paroisse catholique d’Ekaterinbourg, je commence à comprendre la notion de «monde-village»...