Un week-end à la campagne

Bonjour mes chers amis,

Laissez-moi vous raconter les évènements des dernières semaines… L’hiver est arrivé plus tôt qu’à l’ordinaire à Ekaterinbourg. N’ayant apporté avec moi que mon pelage de mi-saison, j’ai rapidement attrapé une bonne grippe. Aphanasi a été un formidable garde-malade. Grâce à ses bonnes tisanes au miel, j’ai pu quitter le lit au bout de quelques jours.

Pour me rétablir complètement, mon ami m’a a proposé de rendre visite à Baboumichka, sa grand mère. Elle habite un charmant petit village en dehors de la ville, dans ce qu’on appelle ici une datcha, une petite maison de campagne avec un jardin. Dès notre arrivée, Baboumichka m’a adopté comme son petit fils ! Malgré nos difficultés à communiquer, nous avons échangé de tendres câlins. Elle m’avait même tricoté des petit chausson en laine, pour que je me sente comme chez moi.

Aphanasi m’a ensuite fait visité le potager. J’étais vraiment admiratif : malgré son âge avancé, Baboumichka n’a pas peur de la tâche. De longues rangées de pieds de tomates, de poireaux, de choux, s’étalaient sous mes yeux. Nous avons dégusté les dernière fraises de l’année, puis Aphanasi m’a montré une jolie petite cabane en bois. «Ici - Baniaaaa !» m’a t-il annoncé triomphalement.

Et quelle fut ma joie d’expérimenter le bania en question ! Après avoir puisé de l’eau que nous avons versé dans un poêle à charbon prévu à cet effet, j’ai ôté ma marinière, enfilé un bonnet pour protéger ma tête de la chaleur, et j’ai rejoins Aphanasi dans la pièce chaude. Il faisait environ 70°C. Aphanasi m’a indiqué une sorte de balayette, constituée de branches de bouleau. «Prêt ?» J’acquiesçai, sans trop comprendre ce qu’il voulait. À ma grande surprise, il se mit à me fouetter vigoureusement le dos ! C’est excellent pour la circulation. Il m’a ensuite pris par la main et nous avons plongé dans la rivière qui borde le jardin. «Aphanasi a conclu le «rituel» en me disant "С лёгким паром! » = (Que la vapeur soit légère !).

Le week-end s’est terminé en chansons, avec Baboumichka à la guitare et Aphanasi à l’harmonica. Quant à moi, je chantais nos bonnes chansons françaises, puis j’ai essayé d’entonner «Katioucha», ce qui nous valu un grand fou-rire à tous les trois !