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Retour aux sources (2/2)

Mes bien chers amis, comme promis, voici la suite de mes aventures en forêt avec Aphanasi.

Le mois s’écoula paisiblement. La grand-mère d’Aphanasi avait stocké pendant l’été tout un tas de bocaux remplis de confitures, de miel, de gros cornichons, de tomates,… C’était bien sûr les récoltes du jardin de la datcha, soigneusement entretenu par le grand-père d’Apahanasi.

À ce propos, détail fort amusant, le dit grand-père, qui ne manque pas d'idées, avait placé un bel épouvantail pour éloigner les oiseaux parasites. Un jour, alors que Baboumichka lui avait fait quelque remontrance, il s’était emparé de sa robe de mariée un peu jaunie par les années, l’avait enfilé sur un balai en paille de riz, qu’il alla planter dans le potager. «Lorsqu’elle est en colère, elle me fait frémir, moi un vieil ours valeureux. Son sosie devrait bien faire fuir les oiseaux !». Baboumichka, rouge de colère, avait alors pris le costume de noce de son mari, elle l’enfila sur un vieux râteau, et le planta au milieu de ses rosiers. «C’est bien connu, les pires volatiles viennent toujours de l’ouest !», déclara t-elle fièrement. Ah, ces deux là ! Ils on beau se taquiner, lorsqu’ils se regardent dans les yeux et se prennent amoureusement les pattes, on croirait qu’ils ont vingt ans et partent en lune de miel…

Avec ces copieuses réserves, et le voisin qui nous fournissait du lait et du pain frais tous les matins , il ne nous manquait plus que des protéines pour compléter nos repas. Ce fut pour moi l’occasion d’apprendre une technique de pêche ancestrale. Avec une espèce de foret géant, nous creusions des trous dans la glace d’un lac. Puis, nous bricolions des cannes à pêches avec des branches, et nous attendions patiemment notre ripaille. Les poissons ne manquaient pas, et nous ramenions tous les jours des seaux entiers de gardons, de lavarets, de perches, … Un jour, nous avons même pris un énorme brochet. Il nous donna bien de la peine, mais quel banquet !

pêche.jpg

Le reste du temps, nous nous baladions pendant des heures en forêt. Je m’initiai à la marche nordique. Nous grimpions dans les sapins, en secouant vigoureusement les branches. La neige en tombait dans une pluie pailletée. Lorsque la nuit commençait à tomber, nous rentrions épuisés, et après un bania bien mérité, nous passions la soirée à jouer aux cartes et à chanter.

Marche Nordique.jpg
jeu sapin.jpg

Je garderai de précieux souvenirs de ces vacances. Mon amitié avec Aphanasi s’est encore renforcée, et je crains de plus en plus le jour de mon départ. Début février, nous sommes rentrés à Ekaterinbourg, et avons repris notre quotidien citadin. Mon ami architecte travaille assidûment sur le futur siège d’un producteur de miel. Quant à moi, je continue à apprendre le russe, plus motivé que jamais ! Ce retour aux sources nous à revigorés.


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